Le mouvement est essentiel pour le développement moteur de l'enfant qui passe au fil des mois d'une activité motrice involontaire à une activité motrice contrôlée.
L'activité motrice permet au cerveau de maturer et de créer des connexions avec les différentes aires du cerveau.
La formation des patrons réflexes coïncide avec le développement des différents systèmes de coordination motrice. Ils sont dépendants du corps dans l'espace, des mouvements du corps et du contrôle postural.
Avec la répétition de mouvements, l'enfant va pouvoir renforcer le tonus musculaire de son dos et de ses membres, soutenir sa tête et traverser les différents stades d'évolution motrice : ramper, se retourner, marcher à 4 pattes, tenir assis, puis se mettre debout et atteindre son équilibre postural lui permettant de marcher.
Ces différentes étapes motrices sont en lien avec la mise en place :
Droite-gauche : permet l’usage coordonné des côtés gauche et droit du corps (membres, yeux, oreilles). Ce sont les fondations pour la planification de la motricité, la formation de compétences, le traitement des informations auditives et visuelles, la prise de décision, la perception, le traitement de l’information et la communication.
Haut-bas : permet l’usage coordonné des parties supérieures et inférieures du corps permettant l’enracinement, la stabilité, le contrôle de la motricité globale (marcher, courir, faire du sport…). C’est le support pour l’intégration de la pensée et du mouvement avec l’organisation et la stabilité, la gestion des émotions et du mental.
Avant-arrière : gouverne la flexion et l’extension du corps à partir du centre, la régulation du tonus musculaire du corps, la coordination motrice globale, le contrôle postural et les fonctions cognitives (logique, perception globale, mémoire, pensées…). Ce sont les premiers réflexes qui se développent chez l’enfant.
Mains (le système moteur manuel).
Jambes (le système de motricité globale).
Yeux (système de fonctionnement visuel).
Oreilles (système de fonctionnement auditif).
Mains (système de coordination motrice fine).
Il faut se rappeler que la nature est particulièrement bien faite et que l'enfant possède dans son capital génétique un programme inné lui permettant d'accéder graduellement et naturellement aux différentes étapes de son développement moteur.
L'accompagner dans son développement consiste plutôt à ne pas interférer dans un processus naturel auquel l'enfant va accéder de manière autonome et progressive.
Cela lui permettra alors de maturer, à son rythme, tous les réflexes archaïques qui lui sont nécessaires pour développer les fondations neurologiques lui permettant d'accéder à tout son potentiel, qu'il soit physiologique, émotionnel ou cognitif.
Voici quelques pistes pour aider les parents à soutenir la progression de leur enfant :
Cela consiste à laisser l'enfant libre de ses mouvements pour lui permettre d'explorer son corps et de se développer en toute confiance.
En plaçant bébé à plat ventre ou à plat dos celui-ci va pouvoir explorer et répéter tous les mouvements qui lui sont nécessaires pour passer d'une étape à une autre. C'est un processus continu dans un ordre précis qu'il est important de respecter pour permettre la maturation des différentes zones de son cerveau.
Allongé sur le dos, bébé se retrouve dans une position physiologiquement naturelle qui ne lui demande aucun effort musculaire tout en lui permettant d'effectuer une multitude de mouvements avec ses bras, ses mains, ses jambes, ses pieds, sa tête, son bassin, ses hanches, ses épaules...
Allongé sur le ventre bébé va pouvoir renforcer le tonus musculaire de son dos, de son cou, de ses bras pour pouvoir progressivement soutenir sa tête, soulever le haut de son corps pour libérer ses épaules et ses bras et ainsi pouvoir attraper les objets qui se trouvent à côté de lui.
Cette première étape motrice est primordiale pour lui permettre d'accéder ensuite au retournement, au ramper, au 4 pattes, à la position assise et progressivement aller vers le redressement et la position debout.
En explorant seul, à son rythme et dans le respect de son développement, le bébé va apprendre par lui-même à se mouvoir et ainsi renforcer sa capacité à entreprendre et à sentir les bienfaits de ses efforts.
Il acquiert alors confiance en lui et motivation lui permettant de s'engager vers de nouvelles expériences et de nouvelles acquisitions.
Cet apprentissage libre au travers d'actions volontaires lui permet d'accroître son autonomie de manière significative.
De plus, en entreprenant lui même les actions de son choix, cela lui permet de réduire son niveau de tension et de frustration car il s'engage et s'arrête dans une action lorsque cela est juste pour lui.
Les bienfaits de la motricité libre sont évidents à partir du moment où l'adulte est présent à côté de l'enfant en l'observant, en l'encourageant dans ses efforts et bien sur en veillant à sa sécurité.